RISQUES PSYCHOSOCIAUX : ELUS DU PERSONNEL EN PREMIERE LIGNE
Une étude du Groupe Alpha pointe l’ampleur du stress que subissent les élus du personnel.
Ils sont aux avant-postes de la lutte contre
les risques psychosociaux dans les entreprises et en sont aussi les
grands oubliés… Les élus du personnel sont même particulièrement exposés
au stress. C’est ce que montre une étude publiée lundi par le centre
études et prospective du Groupe Alpha, numéro un du conseil aux comités
d’entreprise. L’enquête, qu’il a menée à partir d’un questionnaire en
ligne, rempli par près de 4.000 élus en deux mois, et de 20 entretiens
qualitatifs, montre en effet un niveau élevé de stress décompensé,
c’est-à-dire aux conséquences néfastes pour la santé : 50 % des
répondants seraient dans ce cas.
La
situation est particulièrement tendue pour les représentantes du
personnel : 57 % sont touchées contre 37 % pour les femmes salariées en
général, avec notamment une plus forte difficulté à concilier vie
personnelle et vie professionnelle et militante. Elle est aussi
problématique pour les représentants du personnel masculins avec 45 %
contre 24 %.
Confrontation à la souffrance
Nombreux
sont aussi ceux qui identifient des « symptômes en lien probable avec
le mandat » : 55 % évoquent des troubles du sommeil, 38 % une sensation
de mal-être, 37 % une fatigue au réveil et un malaise physique, 36 % une
fatigue persistante, un tiers des douleurs et un quart de l’anxiété ou
de l’angoisse avec manifestations physiques. La confrontation à la
souffrance fait souffrir : 85 % des représentants du personnel
interrogés déclarent être « souvent ou très souvent confrontés à des
salariés en situation de mal-être ». La prise de distance est nécessaire
mais est difficile pour 30 % des représentants interrogés.
Autre
facteur de risque : le sentiment d’isolement de l’environnement de
travail du fait des absences de leur poste, qui est relevé par 39 % des
répondants. Les tensions avec la hiérarchie sont aussi citées ainsi que
l’insuffisance de moyens pour accomplir son mandat. 62 % de sondés
estiment y consacrer plus que le temps imparti.
Enfin,
malgré leur statut protégé, seuls 14 % des représentants du personnel
interrogés considèrent leur mandat comme une « protection » et 58 %
pensent que leur évolution professionnelle a été freinée. Pas sûr que
les garanties de carrière inscrites dans la loi sur le dialogue social
en cours de discussion au Parlement suffisent à les rassurer.
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