mardi 16 juin 2015

RISQUES PSYCHOSOCIAUX : ELUS DU PERSONNEL EN PREMIERE LIGNE


RISQUES PSYCHOSOCIAUX : ELUS DU PERSONNEL EN PREMIERE LIGNE

Une étude du Groupe Alpha pointe l’ampleur du stress que subissent les élus du personnel.

Ils sont aux avant-postes de la lutte contre les risques psychosociaux dans les entreprises et en sont aussi les grands oubliés… Les élus du personnel sont même particulièrement exposés au stress. C’est ce que montre une étude publiée lundi par le centre études et prospective du Groupe Alpha, numéro un du ­conseil aux comités d’entreprise. L’enquête, qu’il a menée à partir d’un questionnaire en ligne, rempli par près de 4.000 élus en deux mois, et de 20 entretiens qualitatifs, montre en effet un niveau élevé de stress décompensé, c’est-à-dire aux conséquences néfastes pour la santé : 50 % des répondants seraient dans ce cas.
La situation est particulièrement tendue pour les représentantes du personnel : 57 % sont touchées ­contre 37 % pour les femmes salariées en général, avec notamment une plus forte difficulté à concilier vie personnelle et vie professionnelle et militante. Elle est aussi problématique pour les représentants du personnel masculins avec 45 % contre 24 %.

Confrontation à la souffrance

Nombreux sont aussi ceux qui identifient des « symptômes en lien probable avec le mandat » : 55 % évoquent des troubles du sommeil, 38 % une sensation de mal-être, 37 % une fatigue au réveil et un malaise physique, 36 % une fatigue persistante, un tiers des douleurs et un quart de l’anxiété ou de l’angoisse avec manifestations physiques. La confrontation à la souffrance fait souffrir : 85 % des représentants du personnel interrogés déclarent être « souvent ou très souvent confrontés à des salariés en situation de mal-être ». La prise de distance est nécessaire mais est difficile pour 30 % des représentants interrogés.
Autre facteur de risque : le sentiment d’isolement de l’environnement de travail du fait des absences de leur poste, qui est relevé par 39 % des répondants. Les tensions avec la hiérarchie sont aussi citées ainsi que l’insuffisance de moyens pour accomplir son mandat. 62 % de sondés estiment y consacrer plus que le temps imparti.
Enfin, malgré leur statut protégé, seuls 14 % des représentants du personnel interrogés considèrent leur mandat comme une « protection » et 58 % pensent que leur évolution professionnelle a été freinée. Pas sûr que les garanties de carrière inscrites dans la loi sur le dialogue social en cours de discussion au Parlement suffisent à les rassurer.




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