Jeudi, plusieurs
syndicats territoriaux (SUD, CFTC, CFDT et FO-agglomération) ont tenu une
conférence de presse dans les locaux de SUD, rue Caillette. Ils forment une
intersyndicale, qu’ils aimeraient voir complétée par la CGT et FO-Ville. Elle
se cristallise à l’occasion de la réforme du temps de travail des quelque deux
mille agents de la fonction publique territoriale du Calaisis (Ville, CCAS,
Grand Calais). « Nous allons perdre plusieurs jours de congé que
nous avions acquis au fil des dernières décennies », résume
Gilles Rembotte (SUD). Les agents devraient perdre en moyenne 13,5
jours de congés par an. Il s’agit de cinq jours dits « de
tradition », ou jours extra-légaux, variables selon les services ou les
situations (jour de Mardi-gras, de fête de Calais, de fête des Mères, etc.), le
lundi de Pentecôte, deux jours offerts par la municipalité à l’occasion des
élections de 2014, et des congés d’ancienneté (en moyenne 3,5 jours par agent).
De sorte que le temps de
travail des agents reviendra à 1 607 heures annuelles, soit la durée légale,
préconisée à la fois par la chambre régionale des comptes et
par une circulaire ministérielle du 31 mars dernier. « Oui, mais
les collectivités doivent aussi tenir compte de ce qu’on appelle les sujétions,
c’est-à-dire le travail de nuit ou le week-end, ou la pénibilité, complète
Jérôme Gaston (CFTC). Apparemment, à Calais, on n’en tient pas compte. »
« On va
nous demander de travailler 24 minutes de plus par jour, ajoute Gérard
Queva (FO), pour pouvoir bénéficier d’environ 12 RTT par an. Bref, on
demande aux agents de payer eux-mêmes leurs RTT ! Une fois de plus, c’est
aux petits, aux sans-grade qu’on demande de faire des efforts. »
Une dernière réunion entre les élus et les syndicats est prévue le 19
septembre. « On aura un gros travail d’explication auprès des agents. On
verra avec eux quelle action entreprendre. Mais une chose est sûre, on ne
lâchera rien », conclut Rida Adnane (CFDT).
Patrice Cambraye :
« Les agents doivent faire 1 607 heures »
Patrice Cambraye est
adjoint à la maire de Calais et vice-président de la communauté d’agglomération
Grand Calais Terres & mers. Dans les deux collectivités il est en
charge du personnel. Il est donc en première ligne dans le chantier de la
modification du temps de travail. « Je remarque qu’il
n’y avait ni la CGT ni le syndicat Force ouvrière de la Ville à la conférence
de presse que vous évoquez », commence l’élu, qui ajoute avoir
mené « 19 réunions, au cours desquelles j’ai rencontré tous les
agents de la Ville, du CCAS et de Grand Calais ». Il se
satisfait ainsi de la mise en place d’un compte épargne-temps, qui
« permettra aux agents d’avoir 14 jours de travail, en
travaillant 24 minutes de plus par jour. Et on fait ça en douceur, puisque ce
sera d’abord 6 minutes, puis 12 minutes l’année suivante, puis 18 et enfin 24
minutes. »
Pour Patrice Cambraye, il est impossible de déroger à la
règle des 1 607 heures annuelles, « qui s’imposent à toute la fonction publique. Jusqu’ici, les agents en faisaient moins, il faut régulariser ». L’élu s’appuie sur les préconisations de la chambre régionale des comptes, mais aussi sur une circulaire du ministère du Travail du 31 mars. « Et cela m’étonnerait que la nouvelle ministre change de ligne », ajoute Patrice Cambraye (qui a soutenu Emmanuel Macron à la dernière présidentielle), qui estime que la réforme est impérative.
règle des 1 607 heures annuelles, « qui s’imposent à toute la fonction publique. Jusqu’ici, les agents en faisaient moins, il faut régulariser ». L’élu s’appuie sur les préconisations de la chambre régionale des comptes, mais aussi sur une circulaire du ministère du Travail du 31 mars. « Et cela m’étonnerait que la nouvelle ministre change de ligne », ajoute Patrice Cambraye (qui a soutenu Emmanuel Macron à la dernière présidentielle), qui estime que la réforme est impérative.
Un risque de 3,5 millions d’euros
« Une partie de la population va bientôt
être exemptée de la taxe d’habitation. L’État compensera ce manque à gagner
pour les communes. Mais s’il s’aperçoit que nous continuons à faire ce cadeau
de 3,5 millions d’euros aux agents, il risque de nous baisser nos dotations
d’autant… »
Toujours selon Patrice Cambraye, « il
est temps de mettre de l’ordre là-dedans. Par exemple, on continue à payer de
nombreuses heures supplémentaires. Mais puisque les gens ne font pas 1 607
heures, il ne peut pas y avoir d’heures supplémentaires ! Je dis juste aux
agents qu’ils sont payés pour faire ce nombre d’heures ».