MEMO BURN-OUT
Gare au burn-out ! Ce syndrome d’épuisement professionnel, qui touche selon Le Monde 3.2 millions de Français, représente un fléau relativement nouveau et dévastateur.
Mal connu, parfois mal perçu mais toujours mal vécu, le «
burn-out » se définit par « un sentiment de fatigue intense, de perte de
contrôle et d’incapacité à aboutir à des résultats concrets au travail » selon
l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).
Mardi 26 mai 2015, l’Assemblée nationale a commencé son examen
du projet de loi sur le dialogue social rédigé sous l’impulsion de François
Rebsamen, ministre du Travail. Pour beaucoup d’élus, il s’agit là de l’occasion
parfaite pour évoquer ce fameux « burn-out » que certains n’hésitent pas à
qualifier de « mal du siècle ».
« Reconnaître la cause professionnelle de ce mal »
Benoît Hamon, député PS des Yvelines, soutient trois
amendements afin que le « burn-out » soit reconnu en tant que maladie
professionnelle. Cité par Libération, l’élu affirme : « Il en va de la
responsabilité de la gauche d’adapter les protections aux nouvelles menaces.
Reconnaître la cause professionnelle de ce mal, c’est obliger les entreprises à
payer pour les dégâts qu’elles engendrent sur la santé des salariés ».
Jusqu’ici, difficile pour un employé atteint de ce mal de le
voir pris en charge comme il se doit. Comme le « burn-out » ne figure pas
encore dans la liste des maladies professionnelles, le salarié se doit de
prouver l’existence d’un lien tangible entre son état et son travail en
justifiant une incapacité permanente partielle de plus de 25 %.
Un véritable chemin de croix pour celui ou celle qui, du
fait du « burn-out », a déjà l’impression de porter le poids du monde sur ses
épaules.
Burn-out ou dépression ?
Si « burn-out » et dépression marchent souvent côte à côte,
la différence entre les deux existe mais est avant tout contextuelle : le «
burn-out », dont la dénomination remonte à 1969, est la conséquence d’un
investissement excessif dans le cadre du travail. Le salarié se trouve alors
dans un état fébrile d’épuisement professionnel qu’il aura – et c’est là tout
le vice – lui-même du mal à accepter.
Et pourtant, seules quelques dizaines de cas de pathologies
psychiques sont reconnues par la sécurité sociale chaque année. Alors pourquoi un tel décalage ? Tout simplement parce que le «
syndrome d’épuisement professionnel » n’est pas reconnu comme maladie
professionnelle. Il ne figure pas dans les tableaux annexés au Code de la
sécurité sociale.
Dans la plupart des cas, c’est le régime général de la
sécurité sociale qui prend en charge l’indemnisation des victimes ; et non la
branche qui couvre les maladies professionnelles. Reconnaître cette
maladie professionnelle serait pourtant un moyen d’encourager les employeurs,
qui financent l’AT-MP (ICI), à prendre soin de leurs salariés. D’autant que le Code du travail oblige
les dirigeants d’entreprise à «assurer la sécurité et protéger la santé
physique et mentale des travailleurs (article L.230-2).
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