mardi 2 juin 2015

BURN OUT MALADIE PROFESSIONNELLE ??

MEMO BURN-OUT

Gare au burn-out ! Ce syndrome d’épuisement professionnel, qui touche selon Le Monde 3.2 millions de Français, représente un fléau relativement nouveau et dévastateur.

Mal connu, parfois mal perçu mais toujours mal vécu, le « burn-out » se définit par « un sentiment de fatigue intense, de perte de contrôle et d’incapacité à aboutir à des résultats concrets au travail » selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).

Mardi 26 mai 2015, l’Assemblée nationale a commencé son examen du projet de loi sur le dialogue social rédigé sous l’impulsion de François Rebsamen, ministre du Travail. Pour beaucoup d’élus, il s’agit là de l’occasion parfaite pour évoquer ce fameux « burn-out » que certains n’hésitent pas à qualifier de « mal du siècle ».

« Reconnaître la cause professionnelle de ce mal »

Benoît Hamon, député PS des Yvelines, soutient trois amendements afin que le « burn-out » soit reconnu en tant que maladie professionnelle. Cité par Libération, l’élu affirme : « Il en va de la responsabilité de la gauche d’adapter les protections aux nouvelles menaces. Reconnaître la cause professionnelle de ce mal, c’est obliger les entreprises à payer pour les dégâts qu’elles engendrent sur la santé des salariés ».

Jusqu’ici, difficile pour un employé atteint de ce mal de le voir pris en charge comme il se doit. Comme le « burn-out » ne figure pas encore dans la liste des maladies professionnelles, le salarié se doit de prouver l’existence d’un lien tangible entre son état et son travail en justifiant une incapacité permanente partielle de plus de 25 %.

Un véritable chemin de croix pour celui ou celle qui, du fait du « burn-out », a déjà l’impression de porter le poids du monde sur ses épaules.                       

Burn-out ou dépression ?

Si « burn-out » et dépression marchent souvent côte à côte, la différence entre les deux existe mais est avant tout contextuelle : le « burn-out », dont la dénomination remonte à 1969, est la conséquence d’un investissement excessif dans le cadre du travail. Le salarié se trouve alors dans un état fébrile d’épuisement professionnel qu’il aura – et c’est là tout le vice – lui-même du mal à accepter.

Les burn-out sont plus courants chez les personnes perfectionnistes et soucieuses de leurs performances. S’ils sentent que quelque chose ne fonctionne pas, ils en font toujours un peu plus. Ils ont honte d’admettre qu’ils sont au bout du rouleau, particulièrement s’ils sont ambitieux. Le burn-out se manifeste pour les obliger à s’arrêter et à réfléchir. Cette pathologie touche désormais toutes les catégories socio-professionnelles. 

Et pourtant, seules quelques dizaines de cas de pathologies psychiques sont reconnues par la sécurité sociale chaque année. Alors pourquoi un tel décalage ? Tout simplement parce que le « syndrome d’épuisement professionnel » n’est pas reconnu comme maladie professionnelle. Il ne figure pas dans les tableaux annexés au Code de la sécurité sociale.

Dans la plupart des cas, c’est le régime général de la sécurité sociale qui prend en charge l’indemnisation des victimes ; et non la branche qui couvre les maladies professionnelles. Reconnaître cette maladie professionnelle serait pourtant un moyen d’encourager les employeurs, qui financent l’AT-MP (ICI), à prendre soin de leurs salariés. D’autant que le Code du travail oblige les dirigeants d’entreprise à «assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs (article L.230-2).

Mais actuellement, le seul recours pour que le burn-out soit reconnu maladie professionnelle s’apparente à un parcours du combattant. Il faut passer devant un Comité Régional de Reconnaissance des Maladies Professionnelles (CRRMP), qui étudie les situations au cas par cas.



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