dimanche 23 octobre 2016

COUP DE BLUZZ CHEZ LES TERRITORIAUX ?

Bien-être au travail 2016 : Coup de fatigue chez les territoriaux


Pour sa cinquième édition, le baromètre bien-être au travail « La Gazette » - MNT a sondé le moral des territoriaux. Résultat : les troupes font grise mine, à commencer par les agents des nouvelles régions. Pourtant, l’attachement au service public demeure…

Et vous, ça va ? La question posée aux territoriaux par « La Gazette » en fin d’été s’est soldée par une soupe à la grimace. La faute à la rentrée ? Si seulement… Car le mauvais état de santé psychique des agents est bien plus profond qu’une simple déprime saisonnière. En cause notamment les réformes et réorganisations qui plombent leur moral depuis plusieurs années déjà. Dernières victimes en date : les agents des régions qui digèrent mal le redécoupage territorial.

« Tout est à reconstruire. Les agents ne savent pas quelles seront leurs missions demain », déplore Caroline Charruyer, secrétaire générale de la Fédération autonome de la fonction publique territoriale (FA-FPT) de la région Nouvelle Aquitaine. Pas étonnant que 71,3 % d’entre eux s’émeuvent d’une dégradation de leur niveau de bien-être cette année, contre « seulement » 59,8 % tous agents confondus.

ls éprouvent aussi moins de fierté que les autres à exercer leur métier (24,1 % de satisfaits contre 34,4 % au total), se disent moins épanouis dans leur travail et ont moins l’impression de rendre un service de qualité. La gestion de l’argent public leur paraît aussi moins bonne (36 % de non-satisfaits sur ce point, contre 28,6 % au total).
S’ils sont plus exposés cette année, les personnels des régions ne sont pas les seuls à voir l’avenir en noir. Déjà peu élevée, la confiance des territoriaux s’émousse encore. Tant au niveau individuel – 70 % des agents doutent de leurs perspectives professionnelles – que collectif : 78 % des agents n’ont pas confiance dans l’évolution du service public (+ 4 points par rapport à 2015) et 83 % dans l’évolution du statut de la fonction publique territoriale. Et les discours des candidats à l’élection présidentielle visant les fonctionnaires ne devraient rien arranger à l’affaire.

Catégorie C, rien ne va plus


Plus préoccupante encore que le manque de confiance, l’anxiété se diffuse à tous les niveaux. Pas moins de 70 % des agents, quelle que soit la catégorie, se sentent « fatigués / à très fatigués » nerveusement. Chiffre d’autant plus étonnant que les collectivités ont dû se doter d’un plan d’évaluation et de prévention des risques psychosociaux, et ce depuis 2015. (certaines ont pris un peu de retard ! mais avec la CFDT elles se bougent enfin !)  A en croire 48 % des agents interrogés, il n’en est rien.

Quand bien même des dispositifs de prévention et de traitement existent, la moitié des agents considèrent qu’ils ne sont pas adaptés aux besoins. On ne s’étonnera pas dans ces conditions que la qualité de vie au travail soit citée en premier, par 40 % des agents interrogés, comme action à privilégier par leur collectivité en 2016-2017.
Une meilleure qualité de vie au travail qui permettrait, peut-être, de faire baisser le taux d’absentéisme qui croît de 3 points par rapport à 2015 (27 % des agents disent avoir été arrêtés au cours des 12 derniers mois). Avec en particulier une progression de 5 points des arrêts de plus d’un mois des catégories C, dont le mal-être devient préoccupant.
Le niveau de satisfaction global des catégories C diminue encore cette année, en raison notamment d’une relation dégradée avec leur hiérarchie (- 7 points par rapport à 2015). Ils se disent davantage sous pression (+ 4 points), moins reconnus dans le travail (- 6 points) et souffrent d’un déficit de confiance de la part de leurs supérieurs (- 6 points). Résultat : un bien-être professionnel qui vacille au cours des 12 derniers mois (- 6 points) et des difficultés à gérer leur stress (+ 7 points).

« Les objectifs fixés à l’encadrement rejaillissent sur les équipes. Dans certaines collectivités, on est passé à des modèles managériaux qui n’ont rien à envier au privé », remarque Bruno Collignon, président de la FA-FPT. Ce mal-être des catégories C tranche, en tout cas, avec l’état d’esprit de leurs encadrants.
Les catégories A, qu’on avait laissées en 2015 en plein désarroi, affichent cette année un regain d’optimisme. Même s’ils sont un peu moins satisfaits de travailler dans la fonction publique territoriale qu’en 2015 (86 %, contre 90 % l’an passé) et moins épanouis dans leur travail (47 %, – 4 points), ils apparaissent globalement plus positifs.
Ils sont plus satisfaits des relations avec les membres de leurs équipes (84 %, + 3 points) et de leur équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle (68 %, + 3 points). Ils se sentent également davantage reconnus par leurs pairs (77 %, + 3 points) et leur hiérarchie (55 %, + 3 points).
« Les catégories A ont été plus impliquées dans les réformes. Ils se sentent mieux car ils savent où ils vont désormais. Les catégories C sont moins bien informées et ˝ subissent ˝ davantage », explique Johan Theuret, président de l’association des DRH des grandes collectivités.
Entre les deux, les agents de catégorie B expriment toujours un sentiment de stagnation quant à leur carrière. La moitié d’entre eux a le sentiment de ne pas acquérir de nouvelles compétences (+ 5 points), 42 % ne croient pas en un avancement dans leur collectivité (- 10 points) et leur niveau d’autonomie se dégrade (- 3 points).

Le service public chevillé au corps
Dans cet environnement professionnel instable demeure l’attachement au service public. Certes, celui-ci s’étiole encore un peu (- 3 points), mais reste à un niveau élevé (78 %) et la première source de satisfaction des territoriaux. Le maintien de la qualité des services publics locaux est d’ailleurs cité en premier choix par près d’un agent sur cinq (19 %) comme action à privilégier par la collectivité en 2016-2017, dans des proportions identiques au maintien du pouvoir d’achat. « L’attachement aux valeurs du service public a encore beaucoup de sens. Il faut s’en saisir comme levier de motivation », préconise Johan Theuret.
Les agents restent également majoritairement satisfaits de travailler dans la fonction publique territoriale (76 %) mais ce résultat est bien en deçà de celui de l’an passé (- 8 points). Et ils sont globalement fiers d’exercer leur métier (79 % de réponses ˝oui plutôt˝ et ˝oui, tout à fait˝) même si, là encore, on constate un recul de 3 points par rapport à 2015.
« Il y a un décalage entre, d’un côté, les valeurs que les agents portent en eux et la volonté de bien faire, et, de l’autre, l’incapacité de traduire leurs aspirations en actes. C’est cet écart qui génère le plus de souffrance au travail », estime Bruno Collignon.



A la lecture des résultats de cette enquête, on ressent de la neurasthénie, c’est-à-dire un mélange de tristesse, d’angoisse, de fatigue nerveuse, de déprime et de pessimisme, lié notamment à un problème de reconnaissance du travail des agents par les élus. Il y a urgence à ce que les employeurs territoriaux donnent du sens et fassent la pédagogie de leurs décisions politiques. La reconnaissance des managers vis-à-vis des catégories C fait également défaut. Sur ce point aussi il faut absolument s’orienter vers un management plus participatif, bienveillant et équitable. Les agents veulent globalement bien faire, mais on ne les prend pas assez en considération pour gérer les changements et apporter des solutions. Il faut faire émerger des idées de la base, et à tous les niveaux, notamment sur les aspects de fonctionnement des collectivités. Si on veut sortir les agents, en particulier les catégories C, de l’état neurasthénique dans lequel ils sont actuellement, il faut agir à la fois sur l’organisation du travail et sur la qualité des relations.








dimanche 16 octobre 2016

PARLONS TRAVAIL

LE TRAVAIL

Dites nous comment vous le vivez!



Il occupe un tiers de nos vies mais qui sait ce qu'il signifie pour chacun de nous et comment nous le vivons ?

Pour le savoir la CFDT lance la plus grande enquête interactive sur le travail jamais réalisée en France.
L'objectif : collecter des milliers de réponses afin de redonner de la voix aux travailleurs dans le débat public.


PARLONSTRAVAIL.FR , c'est un questionnaire ludique et accessible en ligne ouvert à tous : salariés du privé ou de la fonction publique, intérimaires, autoentrepreneurs, étudiants, stagiaires, demandeurs d'emploi, retraités ....

Pour participer il suffit de se connecter au site grâce à un ordinateur, une tablette ou un smartphone, et de répondre au questionnaire. Le dispositif a pour objectif de collecter jusqu'en janvier 2017 des millions de réponses sur le thème du travail. Comment est-il ressenti, voulu, investi ? A t-il du sens et si oui lequel ? Que met-il en jeu individuellement et collectivement ? Quel est son impact sur la santé des personnes ? Sur leur vie privée ?



LA CFDT A L'ECOUTE DES TRAVAILLEURS



"En tant qu'expérience subjective, physique, intellectuelle, le travail n'est pas discuté politiquement. Les débats sur le travail se focalisent sur d'autres aspects comme sa réglementation, son coût, sa compétitivité. C’est pourquoi, en marge des indicateurs économiques et du code du travail, la CFDT souhaite mesurer l’appréhension que les Français en ont, avec leurs désirs et leurs réticences », souligne Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT. « Les frontières ont bougé, les statuts ont changé… On ne peut plus confondre emploi et travail. Et plus on essaie de définir le travail, plus l’on s’aperçoit que c’est complexe », précise-t-il.

Pour explorer notre rapport au travail, l’enquête veut toucher et intéresser le plus de monde possible. Pour cela elle interroge 25 grands thèmes (collègues, temps passé au travail, relations avec la hiérarchie, dangers, fatigue, rêves, ambitions…) à l’aide d’un dispositif inédit.

Un dispositif d’enquête inédit

Dans le monde des statistiques, cet outil est complètement nouveau : aucune enquête, aucun sondage, aucune étude n’a jamais permis de faire s’exprimer autant de personnes : les concepteurs espèrent jusqu’à 15 millions de réponses…
De plus, contrairement aux enquêtes traditionnelles qui se font à partir d’un échantillon représentatif de population, on ne sait rien des personnes qui vont se connecter. L’enquête emploie un ton différent des autres études sur le travail (Dares, Insee…) avec des questions plus audacieuses et plus complices, dont l’objectif est de recueillir la parole la plus spontanée possible. Autre originalité : le site contient plusieurs heures de vidéos de salariés de toutes catégories socioprofessionnelles (infirmière, cadre dans l’informatique, ouvrier dans l’automobile, chauffeur VTC, auxiliaire de vie…) filmés en train de répondre à l’enquête et fournissant autant de témoignages touchants, sincères, bruts, à vif... Ces petits films offrent un miroir aux internautes qui peuvent alors s’identifier, s’en amuser, réagir, en débattre…

Enfin, les résultats s’affichent en temps réel avec les réponses des autres internautes. Là encore, les participants peuvent se situer, se comparer et découvrir qu’ils font partie d’un collectif. Pour certains, c’est peut-être une première expérience du syndicalisme et un premier contact vers la CFDT. Car le site propose de réfléchir sur son travail mais pas seulement. Il donne aussi la possibilité d’agir et de prendre les choses en main : un onglet « L’action collective au sein d’un syndicat » donne la possibilité d’être contacté par la CFDT et d’accéder à des guides, des articles juridiques et des outils pour découvrir la CFDT.


Une visibilité nouvelle pour la CFDT






En partenariat avec Viadéo, le réseau social professionnel et le quotidien Libération, cette grande enquête interactive offrira une visibilité nouvelle à la CFDT. Attractive, amusante et décalée, la campagne Parlons travail donnera une image innovante du syndicalisme en France.

Au terme de l’enquête, les centaines de milliers de données collectées seront analysées puis restituées, en mars 2017. Les résultats permettront de mesurer les angoisses, les attentes, les peurs, les envies, les espoirs et les désirs des Français au travail. Ils aideront à trouver de nouveaux consensus, dégager des vérités, imaginer le monde du travail de demain en confrontant le tout aux besoins et aux nécessités du pays. Surtout, l’enquête doit servir de boussole pour enrichir les propositions de la CFDT sur le travail dans le débat politique à la veille de l’élection présidentielle.


Extrait de notre CFDT magazine mensuel N° 426 octobre 2016

LA CFDT C'EST TOUJOURS
' S'ENGAGER POUR CHACUN AGIR POUR TOUS"