Après une campagne présidentielle marquée par
des annonces de suppressions de postes de fonctionnaires, la création
d'un ministère de l'action et des comptes publics est un mauvais signal
adressé aux agents. Lequel n'est pas sans rappeler aux organisations
syndicales l'époque de la "révision générale des politiques publiques".
Pluie de réactions des syndicats sur les réseaux sociaux et par voie
de communiqués, mercredi 17 mai 2017, à l’annonce de la création d’un
ministère de l’ « Action et des comptes publics » dans le premier
gouvernement d’Edouard Philippe.
C’est Gérald Darmanin qui a été nommé à sa tête. Pour mémoire, le
maire (LR) de Tourcoing (Nord), âgé de 34 ans, soutenait Nicolas Sarkozy
durant la primaire de la droite, ainsi que sa proposition de
suppression de 300 000 postes de fonctionnaires, avant de rallier
l’objectif d’Emmanuel Macron de 120 000 postes.
Au delà de la personnalité de l’homme désigné, la première
organisation syndicale (OS) dans la fonction publique territoriale (CGT)
considère que l’intitulé même du ministère reflète la conception
« avant tout libérale des services publics et de leurs missions » du
président de la République, Emmanuel Macron, et de son Premier Ministre,
Edouard Philippe.
En rattachant la Fonction publique « à un département ministériel qui
en fera avant tout une variable budgétaire et en y nommant une
personnalité fortement ancrée à droite », ces derniers « indiquent
clairement leur volonté de poursuivre et d’amplifier les nocives
politiques d’austérité », analyse la CGT.
Même constat de la part de la FA-FP : « la volonté du chef du
gouvernement de placer la question des services publics prioritairement
sous l’angle des dépenses » est confirmée. Pour l’OS, « la création d’un
ministère de l’Action et des Richesses publiques aurait eu l’avantage
d’inscrire le gouvernement dans une véritable approche progressiste en
permettant d’évaluer enfin les richesses que représente réellement le
service public ».
Souvenirs, souvenirs…
L’Unsa Fonction publique se dit quant à elle inquiète : la réunion de
l’action publique et des comptes publics dans un même ministère
« renvoie à un passé gouvernemental que l’on pensait révolu, où la
Révision générale des politiques publiques avait réduit la politique
‘fonction publique’ a une gestion mécanique par les seuls coûts ».
En 2011, les OS avaient dénoncé une logique purement comptable,
sans études d’impact préalables, avec des conséquences non négligeables
sur la qualité du service rendu aux usagers. « Si l’équilibre des
comptes publics doit être pris en compte, il ne doit pas occulter le
débat fondamental sur les missions avec tous les acteurs concernés. »
De son côté, la CFDT croit à un remaniement jouant en faveur de la Fonction publique suite aux législatives :
De manière générale, l’ensemble des organisations syndicales
demandent à rencontrer le plus rapidement possible le ministre de
l’Action et des comptes publics, ainsi que son entourage, de manière à
engager les chantiers incontournables identifiés avec l’ex-ministre de la Fonction publique, Annick Girardin.