JEAN-JACQUES CANDELIER
Proposition de loi et de résolution
Canicule : le
député du Nord Jean-Jacques Candelier propose un droit de retrait au travail à
partir de 35ºC
Protéger les
salariés en cas de fortes chaleurs en ajoutant une indication de température
dans le code du travail
PROPOSITION DE LOI
visant à protéger les salariés en cas de fortes chaleurs en ajoutant une
indication de température dans le code du travail
Selon l’Institut
national de recherche et de sécurité (INRS), « la chaleur peut constituer un
risque pour les salariés (...) au-delà de 30°C pour une activité sédentaire, et
28°C pour un travail nécessitant une activité physique ». L’INRS ajoute que le
travail au-dessus de 33 degrés présente des dangers.
Dans sa
recommandation R226, la Caisse Nationale d’Assurance Maladie des Travailleurs
Salariés (CNAMTS) rappelle qu’il est recommandé aux chefs d’entreprises de
faire évacuer le personnel des bureaux quand les conditions d’hygiène et de
sécurité deviennent mauvaises. Ces conditions sont les suivantes : température
de 34 °C .
Les pouvoirs
publics alertent à juste titre la population sur les dangers des fortes
chaleurs. Fatigue, maux de tête, vertiges, crampes… peuvent entraîner des
conséquences graves comme des coups de chaleur ou la déshydratation.
En France, sur les
lieux de travail, les fortes chaleurs n’engendrent pas forcément d’aménagements
d’horaires. L’employeur a des devoirs vis-à-vis des salariés : il doit prendre
« les mesures nécessaires » pour « protéger la santé physique » de ses
salariés, et les adapter en fonction du « changement des circonstances ». Ces
formulations apparaissent néanmoins trop floues et arbitraires. Tous les
employeurs ne peuvent investir dans une climatisation.
Le code du travail
ne prévoit pas de température maximale à partir de laquelle les salariés
seraient autorisés à rentrer chez eux. Il est préférable que le code du travail
définisse un niveau maximal de température au-delà duquel il est dangereux de
travailler, et donc possible pour les salariés de rester chez eux. C’est le cas
en Allemagne, pays souvent érigé en modèle. Chez nos voisins, si la chaleur
excède 35 degrés au travail, l’employeur doit inviter ses salariés à quitter
les lieux.
En France, un
salarié peut actuellement exercer son droit de retrait s’il pense être en
situation de « danger grave et imminent pour sa vie ou sa santé » ou s’il
constate un défaut « dans les systèmes de protection », selon l’article L4131-1
du code du travail.
En l’absence de
critère objectif légal à cette situation de danger, il y a une insécurité dans
la relation de travail employeur-salarié. Le salarié doit prouver que ses
inquiétudes se fondent sur un motif raisonnable, ce qui est source de litiges
et de contentieux.
Il est donc proposé
d’introduire le critère objectif dans le code du travail selon lequel le
retrait des salariés peut intervenir en cas de température constatée sur le
lieu de travail supérieure à 35°C, chiffre retenu en Allemagne.
Article unique À
l’article L4131-1 du code du travail, après les mots : « Il peut se retirer
d’une telle situation », ajouter les mots : « notamment en cas de température
constatée sur le lieu de travail supérieure à 35 °C ».
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